La ville du mois: Budapest, la danubienne victime de l'histoire
C'est donc en Hongrie et plus précisément dans sa capitale que nous posons nos bagages pour la première fois avant
de découvrir une région européenne en avril
Le titre que j'ai associé à la ville peut donner envie de sortir les mouchoirs et à certains endroits, c'est bien ce qu'on aurait envie de faire. Tout cela se comprend avec un peu d'histoire. Aux origines des origines, Budapest n'existait pas et il s'agissait en réalité de 3 villes: Obuda là où on retrouve les traces de l'occupation romaine avec le site d'Aquincum mais surtout Buda et Pest séparées par le Danube. En 1873, ces 3 villes se réunissent pour n'en former plus qu'une et ainsi donner naissance à la capitale hongroise.
Quand on observe Budapest, on essaie de chercher la cohérence. Si vous aimez les règles urbanistiques bien maîtrisées, vous serez sûrement estomaqués face à cette cacophonie architecturale et pourtant, c'est ce qui fait son charme. Des traces indélébiles marqueront à jamais la ville tandis que d'autres ont été balayées epuis des lustres. Quelques pans de l'histoire expliqueront aisément pourquoi je pose notre ville réunifiée en martyre.
Les Magyars, dont les Hongrois se disent aussi descendants des Huns et s'affilient à Attila, se sont très vite installés en Hongrie. Peuple sanguinaire qui donna très vite lieu à des personnages de contes de fée: les ogres. Et nous nous sentons Petit Poucet dans cette large ville où chaque lieu semble évoquer une domination:
- le château de Buda fondé par le roi Béla IV, en réalité forteresse pour résister à l'empire mongol. En remerciement à Dieu, il offre sa fille Marguerite dans un monastère sur une île qui portera son nom. Les femmes, ces éternels dons à Dieu ou aux maris horribles... Première invasion qui échoue
- Buda n'échappera cependant pas à l'occupation turque et celle-ci est prise en 1541 peu après la défaite chrétienne à Mohacs. Aujourd'hui bizarrement, mis à part quelques bains, la ville semble avoir tourné le dos à ce patrimoine dont il ne reste plus rien.
- Sous le joug des Habsbourg par la suite même si le royaume d'Autriche-Hongrie allait être amené à être scindé. Merci Sissi
- le nazime avec les Croix Fléchées et l'occupation soviétique après la "libération de la ville" n'auront pas non plus eux non plus laissé de répit à la ville, ce qui est formidablement traduit dans le musée de la Terror Haza.
Budapest semble donc avoir été l'éternelle sacrifiée aux confins d'une Europe qui lui a souvent tourné le dos. Même des grands courants artistiques, elle en fut tenue à l'écart. La Renaissance n'a pris pied que sous Mathias Corvin et à sa mort, tout n'était que feu de paille. Aucun quartier de Budapest n'est magnifique dans son ensemble: on y croise de superbes bâtiments à côté de ruines et c'est ce qui fait au fond le charme de cette ville. Rien n'est jamais acquis, nous sommes en quête perpétuelle et nous pouvons trouver de véritables trésors à condition d'en avoir la volonté bien sur. Un peu de rudesse chez les Budapestois, mais peut-on leur en vouloir. Elle reste une de ces grandes capitales de l'est, celle qu'on case dans le même moule que Vienne, Prague et Cracovie, belle comparaison car combien de villes de l'Est peuvent aujourd'hui se targuer d'avoir un potentiel touristique et patrimonial aussi enrichi que notre belle danubienne? Bien peu. Terre du paprika, victime du communisme, et pourtant entre les Mac Donald's et les boutiques H & M, on se sent très vite chez soi. Une ville que je vais vous faire découvrir dans son entier à travers plusieurs rubriques ... Et n'oubliez pas, c'est aussi le touriste qui aujourd'hui bâtit Budapest.