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Sur les pas de Magellan mais sans mourir ...
29 novembre 2013

Mon top 10 Londres royal: N°4: Le Shakespeare's globe

La vie est un jeu et ce jeu est un théâtre pour les rois. Certes, on pourrait se demander pourquoi j'ai placé le Shakespeare's globe ce mois alors que c'est le Londres royal qui est mis à l'honneur. On pourrait être étonné tant on sait que le théâtre de Molière au temps de Louis XIV était joué uniquement devant la cour alors que celui de Shakespeare s'adresse aussi au peuple invité qui n'était pas assis mais était convié au spectacle et le vivait intensément. Seulement, il ne faut pas oublier que le théâtre de Shakespeare est aussi à l'image d'un règne, celui d'Elisabeth Iere, celle qu'on surnommait la reine vierge mais pas si sage que ça, croyez moi. Mais pour aller plus loin encore, le théâtre de Shakespeare a écorché la figure royale devant la reine même en replongeant dans un passé à la fois sanguinaire, tortueux et passionnel de la monarchie anglaise. Celle avant l'ère moderne. Ainsi, ces grands rois ont tous une eu une pièce en plusieurs volets parfois: Richard II, Henri IV, Henri V, Henri VI et le sanguinaire Richard III tous passés au vitriol. Grands et fascinants mais aussi faibles et détestables, ils sont les reflets des différents sentiments que les Anglais éprouvent envers la monarchie.

 

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Le Wooden O flambant neuf

Mais pour faire revivre cette époque intense de créativité, il nous fallait un lieu. Or, Londres ne l'avait plus ce théâtre de Shakespeare après qu'il ait brûlé en 1644 à cause d'un boulet de canon qui avait pris une mauvaise trajectoire sur scène et qui avait embrasé l'édifice circulaire en bois. Quand les Anglais font dans la représentation, ils ne le font pas à moitié. C'est le metteur en scène américain Sam Wanamaker passionné des oeuvres du dramaturge de Macbeth qui décida de faire de ce rêve une réalité: reconstruire le Wooden O (l'O de bois que Shakespeare atteste dans son Henri V). A partir de fouilles archéologiques et de dons, on prit des notes et un nouvel édifice vit le jour en 1997 si je me souviens bien. Le Shakespeare's globe à l'heure actuelle près de la Tamise n'est pas à l'endroit initial car il était de l'autre côté du fleuve.

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Un théâtre à ciel ouvert 

Ce monument peut nous sembler factice à nous Français qui n'aimons pas recréer les choses de toutes pièces. Face à cela, les Anglais sont totalement décomplexés et n'étudient d'ailleurs pas l'histoire de la même manière que nous, ce que vous comprendrez plus aisément dans un futur article. Et aujourd'hui, les visites guidées en anglais seulement vont bon train et elles ne sont pas chères comparées à bien d'autres monuments londoniens. C'est à une guide passionnée et fofolle dans le bon sens que j'ai eu affaire. Nous sommes donc entrés dans ce théâtre circulaire au toit de chaume à ciel ouvert plein d'entrain et nous avons vu la scène, ses trappes en hauteur pour y faire descendre des anges ou encore des nuages, mais aussi une trappe en dessous de la scène d'où surgissaient parfois des personnages. Nous sommes donc tout en bas, dans les "groundlings", la place des pauvres qui assistaient au spectacle debout applaudissant les personnages qui pouvaient avoir un langage aussi châtié que le leur. Plus haut, les plus riches se payaient une place assise et sur le côté avec de mini décors, les plus nobles profitaient de l'occasion pour se montrer et le peuple ivre mort les laissait perplexes. Et derrière la scène, on imagine la somptueuse et charismatique Elisabeth Iere qui aimait assister aux pièces et qui ne semblait pas s'offusquer du peuple. Le ou la guide vous racontera ensuite des histoires de poignards ou de bourses volées mais je n'en dis pas plus pour ne pas gâcher votre visite.

 

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Une scène pas comme les autres

Vous pourrez bien sur revenir au soir pour vous amuser comme autrefois et assister à un spectacle pour 5 livres dans les "groundlings", sauf que vous, vous pourrez aller aux toilettes en plus. C'est une véritable expérience de la culture anglaise que vous ne retrouverez nulle part ailleurs.

 

Quelques renseignements:

La visite du Shakespeare's globe se fait en visite guidée en anglais pour 7,50 livres. Un prix bien moins élevé qu'ailleurs à Londres. La visite guidée dure 30 minutes.

- La visite du Globe ne s'effectue que le matin de 9h00 à 12h30 car il y a des représentations dès l'après-midi. D'ailleurs à l'époque, on ne donnait pas de pièces le soir car il n'y avait pas d'électricité.

- Si vous souhaitez passer un agréable moment pour 5 livres dans les groundlings, vous pouvez réserver pour le soir même au Globe ou au www.shakespearesglobe.com

 

Il était une reine: Elisabeth Iere

Elisabeth Iere, la reine vierge

L'une des 3 reines les plus importantes d'Angleterre aux côtés de Victoria et Elisabeth II. Et à l'instar de Victoria, rien ne la prédestinait à être reine. Fille d'Henri VIII, elle fut aussi la fille de la mauvaise mère Anne Boleyn, celle la même qu'Henri VIII avait fait décapiter pour adultère. C'est donc à son frère cadet, le jeune Edouard VI que son père eut avec Jane Seymour, que revint la couronne. Mais il meurt très jeune à 15 ans d'une pneumonie et c'est sa soeur Marie Tudor, fille de Catherine d'Aragon qu'Henri VIII avait répudiée pour épouser Anne Boleyn, qui lui succéda. Bloody Mary mourut aussi et Elisabeth Iere, la reine protestante, put enfiler la couronne. Un long chemin donc pour un long règne. Ce qui marqua la vie de cette femme incarnée par Cate Blanchett est le fait qu'elle ne prit jamais mari, trop traumatisée par les déboires conjuguaux de son obèse de père. Et pourtant, elle était considérée en son temps comme l'un des plus beaux partis et de nombreux messieurs lui tournèrent autour. Mais fut-elle si sage pour autant? En tout cas, elle fut considérée comme une anomalie dans une société européenne où le mâle était dominant. Seulement voilà, la loi anglaise autorisait une femme à être reine si les frères étaient morts, ce qui n'était absolument pas le cas en France qui l'interdisait formellement. Pourtant, des prétendants de tous pays se pressèrent pour devenir son époux, princes et souverains, et même Philippe II, roi d'Espagne et veuf de sa soeur Marie. Elisabeth fut choquée par toutes ces demandes. Mais elle aimait tout de même qu'on lui fasse la cour sans jamais donner de réelles suites. Car Elisabeth était maligne: refuser de se marier, c'était épargner à l'Angleterre de passer sous la coupe d'un Etat plus puissant. De même avec un noble anglais car elle n'aurait pas voulu raviver les divisions entre les familles. Toutefois, un homme compta dans sa vie: le comte de Leicester, Robert Dudley, complice de jeunesse et premier amour. Il fit même parti de son conseil restreint. Mais il mourut avant Elisabeth, ce qui ne l'empêcha pas de laisser derrière lui un fils adoptif, Robert Devereux, comte d'Essex dont la reine s'enticha. Mais le jeune homme ne fut pas trop tenté par cette reine vieillissante et qui commençait à perdre ses dents. Résister à la reine est une chose, engrosser une demoiselle de la Cour en est une autre et celui qu'on surnommait le "Sweet Robin" fut décapité.  De même, sa rivale Marie Stuart, reine d'Ecosse était une menace ventrale pour elle et avait des droits légitimes sur le trône. Fervente catholique, Elisabeth la protestante la fit aussi décapiter. Finalement, elle mourut célibataire et sans enfant mais sa proximité avec les soldats dans les guerres qui l'opposèrent aux royaumes catholiques lui permit d'obtenir une véritable affection auprès des Anglais. Elle avait d'ailleurs dit devant le Parlement en 1560: "Je suis déjà liée à un mari, c'est le royaume d'Angleterre et cela doit vous suffire." Il n'y a rien à ajouter.

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