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Sur les pas de Magellan mais sans mourir ...
10 août 2013

Jamais sans mon guide: Comment on recrute chez Lonely planet?

Il y a cette année 40 ans qu'un jeune monsieur devenu vieux aujourd'hui se lançait dans un pari fou. Il se prénommait Tony Wheeler accompagné de sa femme Maureen et se lança dans l'aventure de la publication d'un guide de voyage intitulé Across Asia on the cheap. Depuis, son entreprise a prospéré et de nombreux guides ont travaillé pour Lonely planet aux 4 coins du monde. C'est 150 auteurs qui traversent le monde pour la maison d'édition qui emploie 400 personnes et qui est basée à Melbourne, Oakland et Londres.Lonely planet est une des éditions, voir l'édition de guide de voyage en avance sur les destinations touristiques de son temps, un des rares voir parfois le seul à publier sur des endroits sur lesquels aucun guide ne s'attarde. Pour ma part, c'est le seul guide pour lequel j'ai trouvé une édition sur la Slovénie et sur le Monténégro. Monsieur Wheeler ne peut bien sur pas écrire seul et en cette année des 20 ans de Lonely planet en France, je me suis posé une question: comment travaillent les recrues de Lonely planet? Réponse dans cet article.

1) Le profil

On nous dit qu'il n'y pas de profil. Je n'y crois guère trop car l'essentiel des guides sont issus d'une formation journalistique ou ont eu une expérience avec les médias. Si vous ne vous êtes pas dirigés vers ces études, vous pouvez toujours recourir à vos aptitudes. En effet, un guide doit être spécialisé dans un ou deux domaines voire encore plus d'autant qu'il part seul. Ainsi, s'y connaître en gastronomie et en architecture ou en histoire est un atout précieux lorsque le guide remplit ses pages culture. Etre sportif est très important pour donner un aperçu des activités à faire dans le pays. Et bien sûr, chez lonely planet, voyager ce n'est pas que faire le simple touriste d'autant que lonely veut tout dire: "seul" donc l'aventure s'empare de vous. Il faut donc être au contact des populations et être polyglotte est un sacré atout. L'anglais ne suffira pas. Evidemment, certaines valeurs comme l'ouverture d'esprit et l'indépendance sont requises.

2) Un métier pas si idéal

Si vous croyez qu'être guide à Lonely planet, c'est être en vacances tout le temps, c'est plus que réducteur. En effet, cela signifie être coupé de sa famille assez souvent et pour des durées plus ou moins longues (entre 2 semaines et 2 mois en général). Il faut toujours avoir l'oeil affûté, analyser et prendre des notes. On ne pose pas ses fesses sur la plage. Non, on tente de dénicher la perle rare pour que les lecteurs découvrent des endroits en toute tranquillité sans être embêtés par une nuée de touristes. Les problèmes de transport peuvent être récurrents. Par exemple, le dernier auteur qui a travaillé sur la Papouasie a vu sa pirogue chavirer sur le fleuve Sepik, a du regagner la rive à la nage et a perdu tout son matériel. Etre guide, c'est aussi enchaîner les visites et les musées, c'est-à-dire des choses bien et des choses moins bien. C'est aussi ne pas avoir peur de l'aventure culinaire: certains ont du se farcir des grillons séchés, du hérisson ou des larves de guêpe ... Appétissant. Il ne faut pas croire que l'auteur Lonely planet voyage avec un budget illimité. Lui donner une somme limitée lui permet de vivre dans les mêmes conditions que les futurs touristes.

3) Rester incognito?

Autant ne pas dire qu'on est auteur de Lonely planet quand on l'est. Vous imaginez bien tout de suite les traitements de faveur auquel celui-ci aurait droit, ce qui ne serait pas évidemment le cas des futurs lecteurs qui se sentiraient vite biaisés en lisant le guide. Ou alors, à la rigueur, parfois, il est bon de dire qui l'on est pour avoir un renseignement spécial, une exclu ou obtenir une chambre de première classe pour pouvoir l'essayer. Ne révéler son identité que lorsque c'est nécessaire.

4) Difficile de passer après les autres

Qu'écrire lorsqu'on part sur les traces d'un lieu déjà édité? A priori rien. Et pourtant si. D'ailleurs, le nouvel auteur est soumis à plus de difficultés. Il doit retourner dans certains lieux et voir comment ils évoluent. Imaginons par exemple notre ville du mois, Barcelone. Les auteurs qui se succéderont prendront en compte les différentes étapes de la construction de la Sagrada familia toujours pas achevée. De nouveaux lieux apparaissent tout le temps ou se métamorphosent. Lens a accueilli le nouveau Louvre, il faut donc le visiter. Les quartiers Est de Londres se sont vus transformés avec l'installation des Jeux olympiques et il faudra que l'auteur analyse la nouvelle attractivité ou non de ces boroughs. Une catastrophe naturelle peut aussi transformer un lieu de rendez vous de touristes à un désert touristique. Un restraurant bien côté dans une édition peut ne pas avoir tenu sa réputation en ayant changé de chef par exemple. De même pour un hôtel. Du coup, tout est à revétifier et repartir à l'aventure et republier une édition n'est absolument pas inutile. De plus, à l'heure d'Internet, les nouveaux auteurs doivent trouver des informations inédites dont la toile ne s'est pas encore saisie. Alors être auteur de lonely planet n'est en aucun cas un touriste pour les touristes. C'est un métier passionnant certes mais ça reste un métier.

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Commentaires
C
Super article! Vraiment instructif!
Sur les pas de Magellan mais sans mourir ...
  • Passionné de voyages, le moment est venu de vous faire partager ma passion. Grâce à moi, surfez sur le monde en un seul clic et quittez votre ordinateur pour fouler les endroits qu'ont bâti les Hommes à travers les pages et les merveilles de la nature.
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