Mon top 10 des places N°3: La place des miracles (Pise)

23 mai 2013

L'Immaculée conception traduite à travers une place d'une blancheur de lait si saisissante. 3 monuments, 3 chefs d'oeuvre, le tout sur un même lieu: une place. Pise, la cité rivale de Florence de longues années, avant que l'Italie ne soit formée, ne rougit pas devant la capitale de la Renaissance mais blanchit d'éclat. Surement l'un des ensembles architecturaux les plus préservés de l'Italie. Blanche comme neige ou blanche comme à l'image de Dieu: pure et sans bavure. Non, je ne peux laisser dire que cette place majestueuse, s'est fendue d'une personnalité de petite innocente. C'est comme Britney Spears au début des années 2000: je me déclare vierge et on connaît la suite. Elle aura tout fait, absolument tout pour se faire remarquer et elle aura réussi. A l'image du divin car entre le bapstistère qui bénit les jeunots, l'église où l'on célèbre la messe et son campanile qui penche où on sonne les cloches, la place des miracles reflète le paradis sur Terre. Mais elle n'est pas vierge car l'art l'a pénétrée de plein fouet. L'intérieur de sa célèbre tour pas droite et de son baptistère laisse un aspect assez épuré mais la cathédrale (déjà dans le top 10 des églises de ce blog) est d'un style pompeux mais bien ordonnancé. Un bijou d'architecture traversé par des périodes compilées sous les couches du temps: le roman, le byzantin, le renaissant. Jaillissant des édifices, le marbre de carrare strié par endroit par des bandes parallèles s'impose comme matière royale, non friable, difficile à mater et dont seuls les sculpteurs héroïques sont parvenus à bout. Vierge de rien, à la limite de l'arrogance mais Dieu n'est-il pas arrogant lui-même lorsqu'il décide de juger des milliards d'âmes après la mort? Nous rendons les armes face à tant de beauté, rêvons du culte marial dans une robe blanche sans écaille pour les dames face à l'un des sommets de bravoure de la Renaissance. Jamais une place n'aura été aussi remplie. Aucune miette ne semble avoir été laissée à la nature hormis un tapis de pelouse verte déroulé aux trois géants de marbre et les seuls troupeaux qui s'égarent sont les touristes broutant les sandwichs à la sauvette ou s'empressant de garder une table dans le mac do du coin pour la petite famille. Ils arrivent en masse et voilà qu'avec leurs gros sabots, là bas tout au loin, ils iront faire pencher un peu plus le campanile distordu.